Travailler avec les citoyens de l’eau : vers une refonte de la gouvernance de l’eau
Les problèmes d’insécurité de l’eau (inondations, sécheresses, pollution, épuisement et dégradation, manque d’accès), autrefois considérés comme des symptômes du sous-développement dans les pays du Sud, affectent de plus en plus les pays du Nord. Les modèles « techno-gestionnaires » traditionnels de gouvernance de l’eau, mis en œuvre par les départements d’État ou les entreprises privées, s’avèrent insuffisants pour relever ces défis et ne parviennent souvent pas à engager un dialogue significatif avec les utilisateurs de l’eau et les communautés. En réponse à ces insécurités croissantes, des initiatives citoyennes émergent partout en Europe pour répondre aux problèmes liés à l’eau.
Dans cet atelier, nous explorons le potentiel des initiatives citoyennes en Europe pour remodeler la gouvernance de l’eau. Pour ce faire, nous tirons les leçons de l’expérience des initiatives citoyennes locales à Montpellier (France) et à Ilkley (Royaume-Uni), en les analysant comme des institutions émergentes d’action collective, médiatrices des interactions entre les personnes et l’environnement et remodelant les relations citoyen-État. Notre objectif est de mieux comprendre comment les gens s’engagent dans les questions liées à l’eau, comment les institutions dirigées par les citoyens émergent et évoluent, quels types d’impacts environnementaux et sociaux elles génèrent et comment ces processus peuvent être soutenus et facilités.
Dans l’atelier, nous expérimenterons également « l’inversion du regard », c’est à dire adapter les connaissances et les approches générées dans les pays du Sud à l’étude des initiatives citoyennes dans les pays du Nord. En entreprenant un apprentissage conjoint avec les initiatives citoyennes, nous visons à combler de manière créative les frontières entre différents contextes ; entre chercheurs, citoyens et professionnels de l’eau ; entre connaissances scientifiques et connaissances profanes.