Restitution des Fellows après une année à Montpellier
Par une journée ensoleillée de juin, douze chercheurs se sont réunis à Montpellier pour une journée de réflexion et d’échange, dans une atmosphère de camaraderie intellectuelle. Chaque chercheur invité à MAK’IT a présenté ses progrès, partageant leurs idées et percées réalisées pendant leur séjour à MAK’IT et à Montpellier, une ville réputée pour sa communauté de recherche dynamique et ses paysages pittoresques. Le Montpellier Advanced Knowledge Institute on Transitions (MAK’IT) a été à l’avant-garde de cette renaissance intellectuelle, accueillant des chercheurs du monde entier. En 2024, les chercheurs invités, les fellows FIAS et les membres du programme Cohort de MAK’IT ont réalisé des avancées significatives dans leurs domaines respectifs, contribuant à une meilleure compréhension des défis mondiaux et favorisant des solutions innovantes.
Relier les disciplines et les cultures
Le programme des chercheurs invités à MAK’IT a été un terreau fertile pour des solutions innovantes aux défis mondiaux. Chaque année, le programme sélectionne des scientifiques de divers horizons pour travailler sur leurs projets de recherche spécifiques tout en s’intégrant aux unités de recherche de Montpellier. En 2024, le programme a vu des réalisations remarquables de la part de ses participants.
Patrick Allard, toxicologue à UCLA, a partagé son expérience transformative : « M’immerger dans la science qui se déroule à l’Institut de Génétique Humaine a été incroyablement enrichissant. J’ai beaucoup appris et considérablement élargi mes horizons. » Les recherches de Patrick Allard sur le concept de One Health, qu’il avait initialement adopté sans critique, ont été profondément enrichies par les perspectives critiques qu’il a rencontrées à MAK’IT. Cela lui a permis d’enseigner et de rechercher le concept avec une plus grande profondeur et nuance.
Ramia Al-Bakain, chimiste, a trouvé la liberté et le soutien à MAK’IT particulièrement bénéfiques : « Ce programme d’accueil ne nous a pas obligés à publier ou à respecter des délais stricts, ce qui m’a permis de travailler beaucoup plus efficacement. Les connexions que j’ai établies ici ont conduit à plusieurs nouvelles collaborations et projets. » Les travaux de Ramia Al-Bakain sur l’utilisation des eaux usées traitées pour préserver les plantes médicinales rares dans la région méditerranéenne devraient se poursuivre grâce à un nouveau projet de recherche impliquant des partenaires internationaux, dont l’Université de Montpellier.
MAK’IT est donc engagé en faveur de la recherche interdisciplinaire. Le programme des chercheurs invités, en particulier, a été essentiel pour rassembler des experts de divers domaines afin de s’attaquer à des problèmes complexes. Frances Cleaver, spécialiste de la gouvernance de l’eau, a souligné les avantages de cette approche : « Être accueilli par une unité de recherche a permis une intégration et une collaboration profondes. J’ai été exposée à diverses disciplines, enrichissant ainsi ma perspective de recherche. »
Le travail de Frances Cleaver sur la gestion communautaire de l’eau en Afrique s’est étendu pour inclure des contextes européens, grâce à ses interactions avec des organisations citoyennes locales à Montpellier. Cette collaboration transrégionale a non seulement élargi son champ de recherche, mais a également ouvert la voie à de futurs projets visant à améliorer la gouvernance de l’eau à l’échelle mondiale.
La Cohorte a entrepris un examen des façons dont la nature même de la science peut être perturbatrice et transformatrice. La cohorte a passé en revue les articles, les publications et les rapports des médias qui appellent à un changement des pratiques scientifiques pour mieux soutenir les objectifs de développement durable (ODD). L’équipe s’est intéressée à la raison d’être de l’appel à une science perturbatrice et aux preuves étayant ces affirmations. La cohorte a procédé à un examen approfondi de la littérature, en se concentrant sur les rapports du Conseil international de la science et d’autres publications qui critiquent l’état actuel de la recherche scientifique. L’équipe a identifié les lacunes de la littérature existante et les domaines dans lesquels la science ne répondait pas de manière adéquate aux ODD. Cette analyse a permis de comprendre les arguments utilisés pour affirmer que la science n’en faisait pas assez et d’identifier des domaines potentiels d’amélioration. La cohorte a examiné des cas où les avancées scientifiques ont conduit à des changements sociétaux significatifs et a discuté du concept de science perturbatrice et de la manière dont elle peut être exploitée pour relever les défis mondiaux, en particulier pour atteindre les objectifs de développement durable.
Fellows FIAS : Pionniers des sciences humaines
La bourse de l’Institut Français des Hautes Études (FIAS) à MAK’IT a offert une plateforme unique aux chercheurs en sciences humaines. Tania Li, anthropologue, a souligné l’importance de la communication et de la collaboration dans son travail : « L’accent mis sur les sciences humaines a fourni une plateforme unique pour la recherche interdisciplinaire. L’environnement intellectuellement stimulant a encouragé une réflexion profonde. »
Les recherches de Tania Li sur la justice environnementale ont énormément bénéficié des perspectives diversifiées de ses collègues. En organisant une conférence ouverte qui a réuni des chercheurs de différentes régions du monde, avec le soutien du Pôle Foncier, Tania Li a ouvert de nouvelles voies pour la collaboration transrégionale.
Eve Bratman a mentionné l’impact de la résidence sur son projet de livre : « Cette expérience a été très enrichissante, approfondissant ma réflexion sur les systèmes alimentaires et les études de transition. Je vais certainement poursuivre les nouvelles connexions et les idées de recherche acquises pendant mon séjour ici. »
Enrique Aliste a évoqué différentes collaborations au sein de l’unité de recherche SENS, dont une conversation prometteuse sur la manière de produire de la science avec Frédéric Thomas, un historien des sciences.
Impact au-delà du milieu académique
L’impact des programmes de MAK’IT s’étend bien au-delà des limites du milieu académique. Les recherches menées par les boursiers ont des applications pratiques qui bénéficient à la société dans son ensemble. Par exemple, les travaux de Frances Cleaver sur la gouvernance de l’eau ont informé des changements de politique dans les gouvernements locaux, conduisant à des pratiques de gestion de l’eau plus durables. Sa collaboration avec des organisations citoyennes a permis aux communautés de jouer un rôle actif dans la gestion de leurs ressources en eau, favorisant un sentiment de propriété et de responsabilité.
Les recherches de Tania Li sur la justice environnementale ont sensibilisé aux dimensions sociales et culturelles des problèmes environnementaux. Ses conclusions ont été utilisées par des organisations non gouvernementales (ONG) pour plaider en faveur de politiques environnementales plus équitables. En mettant en lumière les contextes historiques et culturels de la justice environnementale, son travail a contribué à façonner des stratégies de plaidoyer plus inclusives et efficaces.
En avril, Ramia Al-Bakain et Patrick Allard ont organisé, avec Filomena Silva, une conférence sur le thème des contaminants de l’eau. Dans ses remarques, Patrick Allard a fait remarquer qu’il s’agissait d’une occasion précieuse d’impliquer un large éventail de parties prenantes, y compris des journalistes, des journalistes d’investigation et des ONG, dans une conférence académique. Il a fait remarquer que cette approche permettait une exploration plus large des différentes perspectives et méthodologies.
Des recherches pionnières sur la gouvernance de l’eau et la justice environnementale aux analyses révolutionnaires du rôle de la science dans la réalisation des ODD, les chercheurs ont apporté des contributions significatives à leurs domaines respectifs.
Les chercheurs ont également souligné les changements significatifs dans leurs trajectoires de recherche, influencés par les perspectives diversifiées et les retours critiques reçus de leurs pairs. Cette réunion a non seulement mis en lumière leurs réalisations individuelles, mais a également souligné la croissance collective favorisée par leurs expériences partagées, ouvrant la voie à de futures collaborations. Les boursiers ont également discuté des défis qu’ils ont rencontrés, allant de la navigation dans les collaborations interdisciplinaires à l’intégration dans la communauté de recherche locale. Alors que le soleil brillait sur Montpellier, les réalisations des chercheurs de MAK’IT en 2024 se dressent comme un phare d’espoir et d’inspiration. Leur travail non seulement fait progresser notre compréhension des défis mondiaux, mais démontre également le pouvoir de nouvelles collaborations et de la recherche interdisciplinaire pour trouver des solutions innovantes.