Nouvelle publication : “La Protection plutôt que la restauration pour assurer la durabilité de l’eau”

Filomena Silva, Patrick Allard et Ramia Al Bakain, chercheurs accueillis à MAK’IT en 2024, viennent de publier un article dans la revue Communications Earth & Environment intitulé « Protection over restoration to ensure water sustainability » (la protection plutôt que la restauration pour assurer la durabilité de l’eau).

Les chercheurs argumentent que la prévention des dégradations des écosystèmes aquatiques est non seulement plus efficace mais aussi moins coûteuse que les efforts de restauration après dégradation.

Les auteurs de l’étude soulignent que les politiques de gestion de l’eau doivent se concentrer sur la protection des zones humides, des rivières et des nappes phréatiques contre les pressions anthropiques et les impacts du changement climatique. Ils recommandent des mesures telles que la limitation de l’urbanisation dans les zones sensibles, la réduction des pollutions agricoles et industrielles, et la promotion de pratiques agricoles durables.

La pollution par les micro et nanoplastiques, la pollution par les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) et l’utilisation des eaux usées dans l’agriculture sont trois problèmes majeurs de pollution de l’eau examinés dans l’article. Les chercheurs MAK’IT ont rédigé l’article avec des intervenants de la conférence « Impact humain sur la gestion de l’eau et la pollution » qui s’est tenue à Montpellier en avril dernier et au cours de laquelle les participants ont pu échanger des idées, identifier des solutions innovantes et ouvrir la voie à un avenir plus durable grâce à une approche interdisciplinaire.

Les négociations qui se sont déroulées à Ottawa en avril ont marqué une étape cruciale vers l’adoption d’un traité mondial juridiquement contraignant visant à réduire la pollution plastique, même si des désaccords subsistent, notamment sur la nécessité de réduire la production de plastique.

« L’élimination et la réduction de l’utilisation du plastique est la seule intervention véritablement durable et devrait être largement prioritaire par rapport au recyclage, au compostage ou à d’autres stratégies de biodégradation de l’environnement ».

L’article scientifique souligne l’importance de donner la priorité à la prévention en amont de la pollution et de développer des stratégies de dégradation et d’élimination des contaminants déjà présents dans l’environnement. Les niveaux de traitement actuels sont insuffisants pour éliminer les microcontaminants et les contaminants émergents, notamment les perturbateurs endocriniens et les PFAS.

Les chercheurs appellent également à une collecte de données plus complète, à une meilleure communication avec le public et les décideurs politiques et à un renforcement des réglementations pour combler les lacunes existantes, y compris dans le plan d’action de l’UE 2021 : « Vers une pollution zéro de l’air, de l’eau et du sol ».