Hind Sabri
Hind Sabri est titulaire d’un doctorat en anthropologie de l’Université Nice Sophia Antipolis. Elle a fait une thèse sur l’eau patrimoine et objet de conflits et de partage dans la vallée d’Amizmiz, située dans le Haut Atlas occidental du Maroc.
L’attrait que le Dr Sabri a pour les sciences humaines et sociales et son désir d’explorer les questions touchant les sociétés du bassin méditerranéen, et plus particulièrement la question de l’eau, lui ont permis d’intégrer plusieurs groupes de recherche au Centre Jacques Berque de Rabat en tant que chercheuse invitée et lauréate du programme de mobilité de la Fondation Maison de Sciences de l’Homme de Paris et du Conseil arabe des sciences sociales du Liban.
Les recherches du Dr Sabri sur les systèmes de gestion de l’eau d’irrigation dans les vallées de l’arrière-pays niçois ont donné lieu à la publication de son ouvrage Les communautés de la Vésubie, État, Eau et Communautés Locales – Étude Anthropologique, paru en 2018 aux éditions de l’Harmattan. Cet ouvrage a reçu deux prix de l’Association académique pour la recherche historique et sociologique dans le domaine de l’énergie, et de l’Université Côte d’Azur.
Cette recherche porte sur le triptyque Eau, Pouvoir et Patrimoine dans deux régions méditerranéennes : le Sud-Est de la France (vallées de la Roya et de la Tinée) et une région aride du Sud marocain : la vallée de l’Ourika dans le Haouz de Marrakech.
Les approches ethnoécologiques adoptées dans ce travail visent à définir en profondeur les stratégies et logiques des acteurs impliqués dans les systèmes de gestion de l’eau. L’approche comparative entre la gestion de l’eau en France et celle adoptée au Maroc, nous permettra de comprendre la portée et les limites des modèles institutionnels et juridiques de gestion de l’eau (gestion intégrée des ressources en eau, agences de bassin, associations syndicales, etc) et de leurs transferts.
L’un des objectifs majeurs de cette étude est de repenser l’évolution de la gestion durable de l’eau et ses enjeux dans un contexte de vulnérabilité et de changement climatique. Cette question est essentielle pour comprendre les relations complexes entre les sociétés et l’environnement. La valorisation des ressources naturelles occupera une place importante dans ce travail qui vise à reconsidérer le potentiel des milieux naturels en les articulant avec les attentes et les besoins des populations locales dans toute politique ou projet de développement économique et social. Ce dernier nécessite une réflexion scientifique et interdisciplinaire sur les nouvelles méthodes de prévention et de résilience des risques dus aux aléas climatiques.